Dans le cadre de l’utilisation d’un logiciel de suivi du temps, et en ayant comme objectif le contrôle du coût de revient des différentes activités réalisées (et par la même occasion de la marge dégagée), nous avons besoin de connaître le coût de revient horaire de chaque salarié pour pouvoir l’imputer sur chacune des activités traitées.
Le calcul de ce coût de revient horaire devra prendre en compte l’ensemble des charges de l’entreprise (en dehors des charges qui seront directement imputées sur un projet telles que des achats d’espaces publicitaires ou un contrat de sous-traitance par exemple) de manière à obtenir une valeur juste et ainsi pouvoir connaître pour un projet donné la marge réellement dégagée une fois toutes les charges (directes et indirectes) prises en compte.
Etape 1 – Faire la somme des charges indirectes
On commence par additionner toutes les charges qui ne sont pas directement liées à une activité ou à un projet en particulier : le loyer des locaux de votre agence, la facture d’électricité, d’accès à Internet et de téléphone, les diverses assurances souscrites, ainsi que les charges du personnel qui ne seront pas imputés directement sur une activité ou un projet en particulier (typiquement le personnel administratif, secrétaire par exemple, ou bien une partie du salaire du dirigeant s’il se réserve du temps pour des tâches administratives).
Exemple :
1000€ (loyer) + 100€ (électricité) + 400€ (internet + téléphone) + 2000€ (salaire brut d’une assistante administrative) = 3 500€ par mois (ou 42 000€ par an)
Etape 2 – Estimer le nombre d’heures « facturable » pour chaque salarié
Ensuite il faut estimer, sur une base annuelle par exemple, le nombre d’heures que chaque salarié passe sur des travaux qui seront directement imputés sur une activité ou un projet particulier. C’est à dire que le temps passé en formation ou en réunion ne doit pas être compté puisqu’il ne sera pas directement imputé sur un projet ou une mission (dans l’exemple ci dessous, le temps de travail « non facturable » sera estimé à 10%).
Exemple pour un salarié à 35h par semaine :
Temps travaillé = 52 semaines dans l’année – 5 semaines de congé – 11 jours fériés = 1568 heures
Temps « facturable » = Temps travaillé – environ 10% = environ 1411 heures
Etape 3 – Calculer le montant des charges indirectes par heure « facturable »
Maintenant, on divise la somme des charges indirectes (voir étape 1) par le nombre d’heures « facturables » (voir étape 2) de l’ensemble des salariés de l’entreprise.
Exemple pour une entreprise de 4 salariés (dont le dirigeant et l’assistante administrative) :
42 000€ / (3 * 1411 heures) = 9,92€ par heure « facturable »
On ne compte pas le nombre d’heures de l’assistante administrative puisque il est déjà comptabilisé dans les charges indirectes (voir étape 1).
Etape 4 – Calculer le coût de revient horaire d’un salarié
Et enfin, on divise la somme du salaire brut du salarié ainsi que des charges patronales par le nombre d’heures « facturables » de ce salarié, puis on y ajoute le montant des charges indirectes par heure « facturable » (voir étape 3).
Exemple pour un salarié à 36 000€ par an (salaire brut + charges patronales) :
(36 000€ / 1411 heures) + 9,92€ = 35,43€ par heure « facturable »
Ce coût de revient horaire correspond donc au montant hors taxes qui devra être facturé au minimum pour une heure de travail effectuée par ce salarié.
N’hésitez pas à laisser un commentaire en bas de cet article si vous procédez d’une manière différente ou simplement si vous voulez faire partager une bonne pratique.
8 Comments
fear438
1 février 2020Pour cela, il doit faire un calcul des charges directes different pour chaque type de pizza. Par contre, les charges indirectes seront les memes quelle que soit la pizza.
Kozlowski Jessica
6 janvier 2018Bonjour et Merci pour cet article !
Je me demande qu’est ce que je calcule si je prends toutes les dépenses de l’entreprise et que je les divise par le nombre de jours travaillés / an ?
Agnès
10 octobre 2017Bonjour,
Votre article est très intéressant.
J’ai une question.
En imaginant que le salarié fasse des heures supplémentaires, comment pouvons-nous impacter la majoration de 25% et/ou 50% ?
Hugo Iunk
1 novembre 2017Bonjour Agnès,
C’est une très bonne question.
Pour commencer, je me permet de préciser que dans le cadre de ce calcul les heures supplémentaires doivent dans tous les cas être comptabilisées, dans le salaire du salarié ainsi que dans son nombre d’heures facturables.
A noter que le nombre d’heures supplémentaires sera forcément approximatif, pour ce calcul on pourra utiliser une moyenne sur les 2 dernières années par exemple.
Ensuite, il y a 2 possibilités :
1. Vous intégrez le coût de ces majorations de façon « globale ». Au moment du calcul, il faut donc bien intégrer ce coût supplémentaire dans le salaire.
2. Vous ajoutez le coût de ces majorations de façon « ciblée », au niveau du projet qui a nécessité ces heures supplémentaires. Par exemple, avec le logiciel Evizience, vous pourriez ajouter le coût de ces majorations en tant que « dépense » sur le projet en question.
N’hésitez pas à formuler vos critiques au sujet de ces deux méthodes.
Flavia
3 juillet 2017Bonjour,
Votre article est très intéressant. Or, je prends l’exemple d’une entreprise dans le bâtiment qui emploie plusieurs salariés (ex 2 ; 1 manœuvre et 1 plus expérimenté). Dans ce cas le cout ne sera pas le même donc pour un entrepreneur qui utilise un logiciel de devis quel prix mettre pour la configuration de ce dernier ?
Hugo Iunk
4 juillet 2017Bonjour Flavia,
Le prix de vente que vous choisirez sera celui qui vous permettra de générer un niveau de marge suffisant tout en étant compétitif vis à vis de vos concurrents et par rapport au service que vous proposez.
Ensuite, évidemment pour prévoir la marge qui sera réalisée il faut estimer le coût de votre prestation.
Rien de mieux pour cela que de mesurer le temps passé par vos différents salariés sur tel et tel type de prestation.
Ainsi, en ayant le coût de revient horaire de vos salariés et le temps que chacun passe pour réaliser telle prestation, vous pourrez calculer le coût de revient de celle-ci pour finalement choisir votre prix de vente.
En espérant que cette réponse vous aura aidé.
[…] projets de ce client (données obtenues à partir du temps passé sur chaque projet et du coût de revient horaire de vos salariés) ou simplement grâce à votre historique du temps moyen nécessaire pour réaliser la prestation […]
[…] Et d’un point de vue gestion, le fait de pouvoir mesurer la rentabilité d’un dossier, c’est indispensable. La première des choses c’est de savoir si ce que vous faites est rentable ou pas. […]
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