Interview de Raphaël, gérant de l’agence de publicité « La Société Secrète » – 1ère partie

Interview

Bonjour Raphael, pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel ? 

Bonjour Hugo, alors j’ai d’abord obtenu un DESS d’entrepreneur puis j’ai commencé ma carrière en étant team manager de snowboard, puis gérant de magasin de ski. Ensuite j’ai été ingénieur commercial dans la société Jet multimédia qui s’est entre autre occupé de toutes les campagnes SMS pour la Star-Academy par exemple.

Après cela, j’ai été recruté par DDB Worldwide en tant que chef de projet digital, où j’ai découvert le domaine de la publicité. C’est quelque chose qui m’a plutôt plu, mais j’ai rapidement vu les limites du modèle économique des grandes agences. Et donc, il y a 5 ans, avec 3 associés on a décidé de monter notre entreprise sur une nouvelle typologie structurelle d’agence de publicité.

 

Pouvez-vous nous en dire plus sur les limites du modèle économique des grandes agences de publicité ?

Oui, une grande agence a des frais structurels qui sont beaucoup trop important, ce qui fait qu’elle justifie de grandes créations par des équipes de production qui sont souvent hors norme et démesurées par rapport aux typologies de clients. Cela veut donc dire que n’importe quel client qui veut faire appel à une grande agence de pub pour avoir un certain niveau de résultat est obligé d’y mettre le prix.

Ce prix est très élevé, et nous pensons, à juste titre car on le prouve tous les jours, qu’il n’est pas utile d’investir des centaines de milliers d’euros pour la moindre pub TV, qu’il est aujourd’hui possible de fournir du travail à la hauteur des plus grandes agences sans pour autant que cela demande un investissement aussi important.

Est-ce que vous pensez que les autres agences de votre taille se positionnent de la même manière que vous ?

Dans les petites agences il y a beaucoup de choses différentes, finalement il y a assez peu d’agences comme la nôtre (de notre taille) qui sont ultra généralistes. C’est à dire que nous faisons du conseil stratégique, du merchandising, de l’événementiel, de la pub TV, radio, presse, des sites internet, des applications mobiles, bref on touche à tout. Et finalement il y a très peu de petites agences qui le font, car nous avons constitué un réseau très fort depuis plus de 15 ans. Nous avons un réseau de prestataire très qualifiés et ultra réactifs. Cela nous permet aujourd’hui d’attaquer tous ces domaines et de savoir gérer toutes ces personnes là très facilement.

Je dirais que les petites agences dans notre région (et il y en a énormément) sont souvent très spécialisées, dans le tourisme par exemple, ou dans une typologie de média : des agences internet, des agences uniquement « print ». Chacun a son créneau, mais des agences généralistes de moins de 10 salariés, en général ça n’existe pas.

Finalement, qu’est ce que ce fonctionnement avec un réseau de prestataires implique pour vous ?

Clairement, ces personnes sont payées au forfait ou à la prestation, ce n’est donc pas une charge constante pour l’entreprise, la charge est toujours liée à un projet et elle est forcément valorisée. Cela nous permet de ne pas vendre un projet à perte.

Par exemple, on ne fait pas des films TV 100% de notre temps, donc plutôt que d’embaucher un réalisateur à plein temps, on va prendre un réalisateur externe qui intervient sur d’autres films que les nôtres. Et donc même s’il coûte plus cher par rapport au temps passé, cela nous revient moins cher globalement.

Vous travaillez donc la plupart du temps avec des prestataires externes ?

Non, sur les projets « récurrents » types créations graphiques nous avons nos créatifs en interne. Mais sur des projets du type événementiel, packaging, conception de stands, ou films TV, nous faisons intervenir des prestataires externes.

Combien avez-vous de salariés ?

Nous avons 8 salariés au total. Et même les personnes qui gèrent la partie commerciale sont capables de faire de la création, car c’est en fait le plus gros du travail. Par exemple, je m’occupe de la partie gestion et commerciale, mais ça m’arrive tout de même de faire de la 3D, entre autres.

Pourquoi vos clients vous choisissent vous plutôt qu’un concurrent ?

Car « petite structure » veut dire « réactivité ». On sort des sentiers battus et l’équipe est jeune donc très au courant de toutes les innovations technologiques et capable de s’y adapter très vite. Nous sommes mêmes souvent en concurrence avec des grands groupes de pub.

Aussi, nous avons un passif chez DDB (qui fait partie d’Omnicomm et qui est le 1er groupe de communication au monde), et je pense qu’être passé par ce genre d’agence nous a donné une autre vision de la publicité. Il y a effectivement un réel avantage à avoir appris la publicité auprès des leaders du domaine.

Où voyez-vous votre entreprise dans les prochaines années ?

Dans 2 ans, je ne pense pas qu’il y aura énormément d’évolution, peut être 2 ou 3 salariés supplémentaires. Dans 5 ans j’imagine au mieux une équipe d’une vingtaine de personnes, ce qui représentera une taille que l’on ne dépassera pas car nous avons la volonté de conserver notre manière de travailler.

 

Merci à Raphaël de s’être prêté au jeu et de nous avoir livré beaucoup d’informations intéressantes sur sa manière de travailler.

La deuxième partie de cette interview est encore plus intéressante je vous le promet.

 

Photographie Breaking News par Pascal sous licence CC0 1.0

About The Author

Hugo Iunk

Fondateur de Evizience.com

Leave A Response

* Denotes Required Field